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Les deux Frédéric
ou la double vie de
Joseph Catherine de Gardarens de
Boisse
Maire de Marestaing (Gers) de 1828-1845. |
Plantons
le décor
JOSEPH,
Catherine
de Gardarens de Boisse est venu à l'âge de 9 ans au château de
Beaupuy, commune voisine de Marestaing. C'était en 1783. Il repose
en paix sous les ruines d'une chapelle privée dans notre commune,
depuis 1852. Entre ces deux dates, il effectuera un périple
incroyable et aura une vie dont tous les mystères ne sont pas
percés... loin s'en faut !
Ses aïeux proches
de la famille de Fénelon... Oui, le frère aîné du célèbre futur
archevêque de Cambrai fait partie de cette histoire. Ce monsieur,
marquis de Salignac de Lamothe Fénelon, a élu domicile dans ses deux
châteaux : Salignac, à 20 km au nord-est de Sarlat et Fénelon, à
Lamothe à 30 km au sud-est de Sarlat. Celui-ci surplombe la
magnifique vallée de la Dordogne. Le marquis possède aussi d'autres
biens, parmi lesquels le château de Boisse, à environ 60 km plus au
sud, sur la commune de Castelnau-Montratier, dans le Lot. En 1699,
il échange ce château de Boisse avec Etienne de Gardarens qui
devient ainsi seigneur de Boisse.
La famille de
Gardarens de Boisse continue de vivre son cours normal, entretenant
toujours des relations avec la famille de Fénelon.
Le fils
d'Etienne, Pierre épousera Catherine de Vezins.
Elle donnera le
jour à Jean-Baptiste... qui épousera Rose du Bousquet le 20 avril
1774.
Ce Jean-Baptiste
est un drôle de personnage. Il est, lors de son mariage
"Mousquetaire du Roi". Habitué sans doute à mener grand train de
vie, il continue après la fin de son service dans ce corps
prestigieux, de vivre avec faste. Prudente, son épouse demande la
séparation de biens. Mais pressé par le manque de moyens financiers
ou quelque dette criante, son mari vend le domaine de Boisse. Son
épouse, bien conseillée, prouvera que cette vente est nulle en
application de son contrat de mariage et elle pourra réintégrer son
château en 1792.
Il aura trois
fils : Jean-Pierre, Joseph, Catherine et François, Laurent.
Joseph,
Catherine, le second fils, est destiné à devenir prêtre. Il vient à
l'âge de 9 ans, au château de Beaupuy (Gers). Cette paroisse est
rattachée au diocèse de Lombez et l'évêque est monseigneur de
Fénelon, autre membre de la famille amie. Il va le tonsurer,
marquant ainsi sa prédestination. Nous sommes en 1783.
ARRIVE bientôt la
tourmente révolutionnaire. La mère des trois garçons organise la
situation. L'aîné, Jean-Pierre qui est né le 26 avril 1775, émigre
le 1er juillet 1791. Il participe à la Campagne de 1792
dans l'Armée des Princes puis de 1792 à 1801, dans l'Armée de Condé.
Il reçoit un coup de feu à la tête en septembre 1796. On le
retrouvera en Espagne en 1813, puis dans les Pyrénées en 1814. Il
est affecté au 1er Régiment de la Garde Royale en 1815.
Il y sera breveté capitaine.
Les "fatigues de
la guerre" l'empêchent de continuer à servir activement à compter du
12 novembre 1829. Il aura été un vaillant serviteur des troupes
royales pendant toute la Révolution.
De François,
Laurent le troisième, on sait peu de choses. Il reste en France, au
service de l'armée de son pays qu'il sert pendant 17 ans. Il fait 13
campagnes. Mais, comme il le déclare lui-même, sans doute victime de
son nom - ne pas oublier que l'existence d'un frère émigré ne doit
pas constituer une "bonne note" - il reste au grade modeste de
maréchal des logis au 25e Régiment des Chasseurs à cheval
jusqu'à la fin de son temps d'armée. Il sera ensuite, tout de même,
nommé lieutenant de la Garde Nationale de Montastruc - Haute Garonne
- en 1814. Il demandera la décoration de la Légion d'Honneur. Il
implore son altesse royale, frère du roi, colonel général des Gardes
Nationales du Royaume pour obtenir cette récompense pour les 17 ans
de service qu'il effectua dans l'armée "à cause des malheurs du
temps".
Les "de Gardarens de
Boisse" et les décorations.
Les fils de
Jean-Baptiste
Jean-Pierre
Chevalier de Saint-Louis : 30/08/1814
Chevalier de la Légion
d'Honneur : 01/02/1815
Officier de la Légion
d'Honneur : 18/05/1855
Joseph,
Catherine Chevalier de la Légion d'Honneur : 21/10/1809
François,
Laurent Chevalier de la Légion d'Honneur : 03/08/1815
Le fils de
Joseph, Catherine
Frédéric,
Édouard
Chevalier de la Légion d'Honneur : 15/01/1836
Officier de la Légion
d'Honneur : 11/11/1837
Commandeur de la Légion
d'Honneur : 08/01/1853
CEPENDANT, le cas qui
nous intéresse... et le plus passionnant, est celui de Joseph,
Catherine, né le 5 août 1776. Sa santé devait être bien précaire et ses
chances de survie bien faibles, puisqu'on dût le baptiser, en danger de
mort, au château natal.
Ce qui ne l'empêchera
pas de vivre une véritable épopée.
Il vient au château
de Beaupuy et il est tonsuré par son parent, l'évêque de Lombez,
monseigneur de Fénelon (voir encadré sur ce personnage). Car il est
destiné, comme il se doit pour le second fils de famille, à la carrière
ecclésiastique. La cérémonie a lieu sous les ombrages de la belle allée
de marronniers qui agrémente le parc du château. Il suit une scolarité
normale pour un "fils de famille" et se révèle particulièrement doué
pour les études. Mais la tourmente révolutionnaire va bousculer les
destinées. Le frère aîné a émigré. Leur mère, sans doute soucieuse pour
son avenir, l'envoie alors qu'il a 14 ans, rejoindre son père à La
Martinique.
Peut-être celui-ci était-il parti "se refaire une santé financière" ou à
la recherche de quelque Eldorado ?
L'histoire ne nous dit pas si le père et le fils se sont rencontrés
là-bas, mais étant donné la vie mouvementée que mène notre "héros", la
rencontre, si elle eut lieu, fut brève à n'en pas douter.
Les états de service de Joseph, Catherine commencent le 1er
septembre 1792. Ce volontariat au service du pays, lui permettra de
sauver sa mère. Elle vient de rentrer à Boisse dans son domaine, mais on
lui reproche de "faire passer de l'argent à son fils aîné émigré".
Accusation vraie ou fausse ?
Vengeance de l'acquéreur évincé à la suite de la procédure ?
Qu'importe !
Elle vient d'être arrêtée et emprisonnée. Son fils Joseph, Catherine,
fera valoir depuis la lointaine Amérique son dévouement - qui est
sincère - à la patrie... et sa mère sera libérée. Elle pourra rejoindre
son domicile où elle finira ses jours le 14 avril 1837, âgée de 80 ans.
De Fénelon
évêque de
Lombez (1771-1787).
Léon François
Ferdinand de Salignac de Lamothe de Fénelon est né à La Haye le 30
mai 1734. Ancien chanoine de Paris, il est sacré évêque par le
cardinal La Roche-Aymon et il est nommé titulaire de l'évêché de
Lombez le 29 décembre 1771. Le pape est Clément XIV et le roi de
France Louis XVI. Il restera 16 ans évêque du diocèse. Il décède le
19 novembre 1787 et sera inhumé dans la cathédrale de Lombez. Il n'y
a pas de pierre marquant l'emplacement de la sépulture.
Dix ans chez les Corsaires.
Il entre, volontaire
dans la marine,
il embarque à bord d'un brick corsaire. Il faut se souvenir que la
révolte des noirs, conduite par le général Toussaint-Louverture, dans
l'île Saint-Domingue - devenue depuis lors "Haïti" - s'est produite le
25 août 1791 (voir encadré sur ce sujet). Et que les Anglais occupèrent
la Martinique de 1793 à 1802 et de 1809 à 1814. C'est dire si la
situation était confuse dans cette région du monde !
Il participe à diverses batailles navales contre les Anglais. Six mois
plus tard, il est novice-timonier, puis successivement : aide-timonier,
timonier et enfin maître-timonier. Puis aspirant et "faisant fonction
d'officier". En 1798, il commande l'aviso "l'Occasion".
Il "opère" entre les
Etats-Unis, La Havane et Haïti. Il commande ensuite "Le Hasard", puis
"Les Droits de l'Homme" et enfin "La Confiance". C'est au cours d'une
mission, sur cet aviso, que les Anglais attaquent et capturent des
prisonniers, le 2 juillet 1800, parmi lesquels notre héros, Joseph,
Catherine.
L'île de Saint-Domingue -
Haïti.
L'île est
conquise par Christophe Colomb en 1492 et baptisée successivement
"Espanola", puis Saint-Domingue.
La population
locale est anéantie peu après et remplacée par des nègres utilisés
comme esclaves.
En 1630, les
flibustiers occupent la partie occidentale de l'île que les
Espagnols avaient pratiquement abandonnée. La France protège ces
hommes et leur donne en 1664, un gouverneur. En 1689, le traité de
Ryswick régularise cette situation.
En 1789, la
population se répartit en 40.000 blancs, 28.000 mulâtres libres et
700.000 esclaves noirs. Par contrecoup de la Révolution Française,
les grands propriétaires souhaitent l'indépendance, les "petits"
veulent abolir les privilèges des "grands" et les mulâtres veulent
s'affranchir des uns et des autres. Les esclaves ne bougent pas
encore, mais les luttes entre les autres groupes leur font voir la
possibilité pour eux d'obtenir la liberté. Le 25 août 1791, sous la
conduite de Toussaint-Louverture, la première révolte éclate. Malgré
une reprise en mains par Napoléon, les généraux se révoltent et le
30 novembre 1803, les Français sont obligés d'évacuer l'île qui
reprendra son ancien nom "Haïti". Toussaint-Louverture, victime
d'une trahison, sera pris en 1802, enfermé dans le Jura où il
décédera au fort de Joux.
Il est conduit à La Jamaïque où il sera interprète officiel pour les
langues espagnole et anglaise et il est rétribué pour ce travail. Mais,
après 17 mois et 3 jours de détention et de travail d'interprète, il est
échangé et embarqué à bord d'un contrebandier anglais, sous pavillon des
États-Unis. Il paye son passage pour être conduit au Port au Prince...
mais un corsaire espagnol, après 8 heures de combat, au cours duquel, il
reçoit une balle qui lui traverse le bras gauche, capture le bateau et
les hommes qui sont conduits à Cartagène - Colombie - où il est mis aux
fers pendant 44 jours.
Prisonnier après une
bataille navale.
Joseph, Catherine
de Gardarens de Boisse raconte :
Étant dans la
rade du Cap, sur l'aviso "La Confiance", le général commandant en
chef, donne l'ordre au capitaine Heuzé, notre commandant, d'aller au
devant d'une escadre française qui était attendue à chaque instant
pour les prévenir que des forces majeures bloquaient le port et de
tâcher de gagner, soit le port dauphin au vent, soit le port d'épée
sous le vent, ce qui fait, qu'ayant été aperçus par une frégate
anglaise, elle nous "appuya la chasse" en nous envoyant de temps en
temps quelques coups de canon pour tâcher de nous désemparer de
quelque gréement. Ce qui fit que les trois vaisseaux anglais qui
bloquaient le Cap, mirent à la voile et firent route vers le lieu
d'où ils entendaient le bruit du canon et ils laissèrent l'entrée
libre dans le port, aux trois frégates françaises. La nuit étant
venue les Anglais levèrent la chasse. Mais, vers les deux heures du
matin, nous sommes attaqués par le travers. Avec l'aide du corsaire
"La Providence", nous continuons le combat le reste de la nuit. A la
pointe du jour, nous voyons arriver sur nous, vent arrière, une
frégate et un cutter anglais. Ce qui fait qu'après 7 heures de
combat, nous "amenons" notre pavillon. Nous avons été faits
prisonniers et conduits en Jamaïque.
Joseph, Catherine
de Gardarens de Boisse est rendu à la liberté sur ordre du gouverneur
qui lui permet de se rendre à Santiago de Cuba... Il embarque sur un
bateau français venu recueillir des naufragés "de couleur" qui se
trouvaient dans cette ville...
Le mauvais temps les force à faire escale à Gonaïves - Haïti - où il est
arrêté sur ordre du gouverneur Vernet, nègre féroce et sanguinaire. Mis
aux fers à nouveau, il reste ainsi dans une profonde misère.
Heureusement pour lui, le général en chef Toussaint-Louverture qu'il
connaissait particulièrement bien et auquel il avait rendu "un très
grand service", le fait remettre en liberté, avec ordre de lui restituer
tout ce qui lui avait été pris. Rien ne lui sera rendu... sauf la
liberté !
Il est vêtu de haillons et s'engage comme matelot sur le brick américain
"La Nancy". Il se rend ainsi à Philadelphie. Là, le consul de France lui
remet 200 francs d'avance sur les appointements qui lui sont dus et lui
donne l'ordre de s'embarquer sur la corvette "La Bergère"
- 20 pièces de canon de 18 - qui va croiser quelque temps sur les côtes
du Brésil, conduire les "prises" à Cayenne et revenir en France, à
Rochefort, après 3 mois et 23 jours de traversée.
Il y a dix ans qu'il
est parti de son pays. Un congé lui est accordé pour voir sa famille.
Sans doute revient-il au château de Boisse, puis il embarque au Havre.
C'en est fini de l'armée des Amériques. Cette fois, il est dans l'armée
des Côtes. Il embarque le 1er mars 1803, comme capitaine en
second sur diverses canonnières, au Havre. On lui confie le commandement
de la canonnière de la Garde Impériale n° 151, le 28 juin 1804 avec
laquelle il va bientôt s'illustrer.
Trois bombardes anglaises sont venues mouiller à l'embouchure de la
Seine avec l'intention de bombarder la ville du Havre. Il va couper
leurs câbles, leur causer le plus de dégât possible, et quitter
prestement les lieux !
Mais la contre attaque est puissante, deux mâts sont détruits, 14 hommes
sont "hors de combat", un boulet atteint sa canonnière à la ligne de
flottaison et les secours viennent du port, à marée haute, pour l'aider
à rentrer à quai. Il est reçu comme un sauveur et cet exploit sera
relaté dans "Victoires et conquêtes" - T. 15 - p. 33. Il commandera
ensuite diverses canonnières entre Le Havre, Flessingue en Hollande et
Boulogne-sur-Mer.
L'Empereur ordonne
alors de former trois Régiments d'élite, composés de jeunes marins, pour
garder les côtes et le 1er février 1807, il est nommé
capitaine du 1er Bataillon à la Compagnie des Voltigeurs. Un
bataillon de ces régiments - le 44e, composé de 1.264 hommes
divisés en 9 compagnies - est mis à la disposition du ministère de la
guerre et part le 1er avril 1809 pour Strasbourg et
l'Allemagne. Ce bataillon est commandé par le contre-amiral Baste et
Joseph, Catherine de Gardarens de Boisse se voit confier le commandement
de la 8e compagnie avec le grade de capitaine. Ce bataillon
sera chargé de la construction d'un pont sur l'Iller, affluent du
Danube, à Oberstdorf sous les ordres du comte Bertrand. Les services
rendus à la patrie par ce bataillon sont connus par un Ordre du Jour du
Grand Capitaine qui proclame : "J'attendais beaucoup de mes petits
marins, mais ils ont surpassé mon attente"... ceci valut à Joseph,
Catherine de Gardarens de Boisse, l'attribution, le 21 octobre 1809, de
la Croix de la Légion d'Honneur et la proposition pour être nommé
Commandeur des Trois Toisons d'Or.
Le 44e
bataillon reçoit ensuite l'ordre de quitter Vienne et de rejoindre le
Portugal où il s'illustre encore contre les Anglais et il est proposé
pour le grade d'Officier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur. Il sera
renvoyé d'Andalousie en France, le 7 octobre 1812, avec la charge de
rapatrier plusieurs centaines de soldats de toutes armes, qui, tout
comme lui, sont atteints d'une terrible épidémie de dysenterie. Il
arrivera au pays le 12 décembre pour un congé de maladie de 4 mois.
Il est alors prié de rejoindre la Marine à Bordeaux... Mais il demande
une mutation dans l'armée de Terre. Il l'obtient et rejoint le comte
Caffarelli à Toulouse. Affecté au service de la Garde Nationale active
de la Haute Garonne, il est nommé chef de Cohorte - chef de bataillon -
le 26 juin 1813. Il restera à ce poste jusqu'au licenciement de ce corps
le 6 mai 1814.
Le "bénéfice pour campagnes" lui sera reconnu après de très longues
réclamations qui dureront jusqu'en 1830... Il y a même une délibération
du Conseil d'État le 1er août 1828,
car la marine ne prend pas en compte la période où il a combattu "sur
terre" dans toute l'Europe, ni le temps où il a été prisonnier des
Anglais.
Il aura vécu 9 campagnes aux Amériques, et 3 dans les côtes de la
Manche. En Allemagne, il se trouve au combat à Esling et Wagram, en
Espagne au siège de Cadix, puis au combat toujours au Portugal et enfin,
en 1814, à la bataille de Toulouse. Il revient à la vie civile à l'âge
de 38 ans.
Le 28 août 1831,
ayant obtenu la reconnaissance de ses divers états de service dans les
diverses armées où il a servi, il demande à reprendre du service actif
dans l'armée de terre. Ce "privilège" lui sera refusé car il ne totalise
pas dans cette arme un nombre d'années de service suffisant pour y être
affecté dans son grade. Il devra rester dans ses foyers avec le titre
fort honorable de "capitaine de vaisseau" en retraite. Il fut un temps
où l'armée était moins exigeante pour recruter ses soldats et ses
officiers !
Mais, lors de la réponse du ministre de la guerre, le 11 janvier 1832,
il est bien précisé que "ces emplois sont réservés aux officiers de
l'armée de terre...".
Il réside souvent à
Toulouse.
Il va s'y marier à 39 ans, avec une demoiselle Virginie Laffont, âgée de
17 ans, le 4 février 1815. Cette honorable personne est la fille d'un
professeur de l'école de médecine et sa mère, Marie de Robineau, est une
descendante d'une famille de L'Isle-Jourdain, propriétaire de divers
domaines, dont un château à Marestaing.
De cette union naîtra
en 1816 une fille, Cécilia. Elle épousera le comte Adrien de Figuiery.
Ils auront un fils, Gustave de Figuiery, né en 1838. Ce dernier décédera
célibataire et sans descendance en 1872.
Joseph, Catherine de Gardarens de Boisse deviendra maire de Marestaing
en 1828. Il conservera cette fonction jusqu'en 1845. Son mandat
municipal est surtout marqué par la construction du pont sur la Save qui
permet enfin de relier Marestaing à la route de Samatan à
L'Isle-Jourdain. Il décédera à Toulouse le 19 mai 1852.
Sa fille, Cécilia de Gardarens de Boisse, comtesse de Figuiery,
après le décès de son époux, Adrien de Figuiery, survenu le 16 avril
1850 à Toulouse, fait construire en 1851, une chapelle sur le domaine
familial. Joseph, Catherine, son père, décédé à Toulouse le 19 mai 1852
sera le premier inhumé sous la chapelle. Trois jours plus tard, le 22
mai, Cécilia fera exhumer sa mère Virginie Laffont, ainsi que son époux,
le comte Adrien de Figuiery, tous deux décédés en 1850 et inhumés à
Toulouse, pour déposer leurs restes mortels sous cette chapelle. Sa
grand-mère, Marie de Robineau, veuve Laffont, décédée en 1856, rejoindra
la sépulture familiale. Son fils Gustave, décédera en 1872, âgé de 34
ans et sera inhumé au même lieu. Elle même, Cécilia de Gardarens de
Boisse, comtesse de Figuiery, y sera déposée en 1876, lors de son décès.
Le septième corps entreposé en ce lieu, est l'héritier du domaine,
l'abbé Pierre Lhoste, qui est décédé en 1877 à l'âge de 54 ans... Il n'a
pas profité bien longtemps de ce legs.
Si cette histoire s'achevait ainsi, nous dirions que Joseph, Catherine
de Gardarens de Boisse a eu une vie bien mouvementée mais qu'il n'est
sans doute pas le seul dans son cas, lors de ces époques troublées et
sûrement peu faciles à vivre. Vous avez peut-être remarqué, en lisant
ces lignes que Jean-Pierre et Frédéric ont très bien pu se trouver en
même temps dans des troupes opposées en Allemagne, en Espagne et enfin à
la bataille de Toulouse. On les rencontre dans les mêmes régions, aux
mêmes dates... mais dans des armées ennemies. Cette situation est
extrêmement pénible pour la mère qui voit ses enfants s'affronter dans
des luttes fratricides et sûrement aussi pour les frères qui n'ont rien
d'ennemis... Seulement cette histoire comporte un mystère, une
parenthèse qui vit le jour à Boulogne-sur-Mer. Nul n'en a eu
connaissance dans le Gers. Cécilia, sa fille qui a confié de nombreux
récits des aventures de son père, n'a jamais fait état de cette seconde
vie de Joseph, Catherine. Était-elle au courant ?
C'est possible, mais aucune certitude à ce sujet.
Voici donc que ce mystère va s'éclaircir... tout au moins en partie,
aujourd'hui.
A partir du 24 avril
1804 et jusqu'au 31 septembre 1807, Joseph, Catherine va naviguer entre
Le Havre et Boulogne-sur-Mer et il lui arrive sans nul doute de disposer
de repos au cours des escales de Boulogne-sur-Mer. Une forme de "repos
du guerrier" bien connu des marins... qui va lui permettre de faire la
connaissance d'une charmante jeune fille Lydie, Catherine, Charlotte
Douin, née à Saint-Omer, Pas de Calais, le 18 juillet 1786. Elle est la
fille de Louis Douin, perruquier de son état et de son épouse, Marie
Louise de Lécluse... A moins qu'il ne l'ait rencontrée entre 1807 et 1er
août 1809, date de son départ pour Strasbourg, lorsqu'il était capitaine
de la compagnie de Voltigeurs qui se préparait pour aller combattre en
Allemagne ?
Toujours est-il que de cette rencontre, va naître un enfant du sexe
masculin qui sera déclaré par son père Joseph Catherine Degardarens de
Boisse à la mairie de Boulogne-sur-Mer le 28 octobre 1808, comme étant
né la veille, de son épouse Lydie, Catherine, Charlotte Douin. L'enfant
sera nommé "Frédéric, Édouard Degardarens de Boisse".
Premier mystère : à
compter de ce jour, le père, mis à part certains courriers officiels,
ajoute désormais le prénom de Frédéric dans toute sa correspondance...
et même ses états de services pour cette période militaire mentionnent
le prénom de Frédéric. Un peu comme s'il cherchait à brouiller les
pistes... Ce qui ne simplifiera pas les recherches pour son décompte de
carrière militaire et peut expliquer bien des lenteurs.
Ce changement de
prénom - ou cette adjonction - de Frédéric est évident depuis cette
date. Lors de son mariage avec Virginie Laffont en 1815, dans le contrat
de mariage, Frédéric est indiqué après les prénoms de naissance. Le
lendemain, sur l'acte de mariage à la mairie de Toulouse, les deux seuls
véritables prénoms, Joseph et Catherine, sont inscrits.
Deuxième mystère :
malgré la déclaration de naissance de son fils le 27 octobre 1808, il
n'y a pas de trace d'un éventuel mariage avec la demoiselle Douin.
D'ailleurs, lors de son décès à Paris le 28 mai 1831,
cette demoiselle est déclarée "mariée avec Jacques René Désiré Chéramy,
employé". Aucune mention d'un précédent mariage. Même silence lors du
mariage de Joseph, Catherine à Toulouse.
Aucun doute n'est
permis sur la véritable identité du père. C'est toujours la même
signature précédée des "trois points" et très souvent de la mention
abrégée de son prénom "Fric"
alors que son frère aîné signe différemment et son jeune frère fait
précéder sa signature de "quatre points".
Fac-similé de
l'acte de naissance de Frédéric, Edouard de Gardarens de Boisse.
De plus, la lettre de demande d'autorisation de mariage, adressée par
son fils, au ministre en 1838, est expédiée depuis le château de Boisse
à Castenau-Montratier. Aucun doute n'est donc permis sur la paternité de
" Joseph, Catherine, Frédéric père".
Ce fils, Frédéric,
Edouard, a tout comme son père, l'étoffe d'un brave. Il va le montrer au
cours de sa vie.
Mais écoutez un peu
le récit de cette vie exceptionnelle.
Le brave des braves.
Il commence sa
"carrière militaire" le 1er avril 1819 - il est âgé de 10 ans
et demi
- comme gardien de bureau au bataillon des classes (Marine de l'État) à
Selles-sur-Cher, dans le Loir et Cher. Il y reste 7 ans et le quitte le
1er avril 1826.
Le 19 juillet 1827,
il s'engage dans l'armée et il est incorporé le lendemain dans le 37e
Régiment d'Infanterie de Ligne. Il est nommé caporal le 20 juillet 1828,
caporal-fourrier le 24 juillet 1828, sergent le 20 juillet 1829, et
sergent-major le 8 septembre 1830. Il est promu sous-lieutenant le 1er
novembre 1830 au 2e bataillon de Zouaves, lieutenant le 9
avril 1833, capitaine le 30 avril 1837, chef de bataillon le 27 mars
1842, lieutenant-colonel le 8 novembre 1847, colonel le 9 juin 1851 et
général de brigade le 24 juin 1854.
Au delà d'une brillante carrière militaire se cache l'étoffe d'un
véritable héros, prouvant à chaque occasion sa vaillance, son courage et
son audace. Dès 1830, il sert la France en Afrique. Il y reste jusqu'au
24 mars 1838.
Il est blessé d'un coup de feu à la jambe droite, le 29 avril 1834 à
Bougie (Algérie). Les circonstances de cette blessure lui valent une
citation à l'Ordre de l'Armée le jour même. Malgré cette blessure, il
repart au combat et il est blessé de deux balles le traversant de part
en part à la région iliaque droite le 26 août 1834, toujours à Bougie.
Sa conduite exemplaire dans les combats, lui vaudra d'être nommé
Chevalier de l'Ordre Royal de la Légion d'Honneur le 15 janvier 1836. Le
29 août 1837, nouvelle blessure à l'épaule droite, à Beni Sala. Le
combat sur la brèche de Constantine, le 13 octobre 1837, lui donne
l'occasion de se conduire une nouvelle fois en héros. Il sera cité "très
particulièrement à l'Ordre de l'Armée" le jour même.
Voici les circonstances précises de cet événement.
La veille au soir du
fameux assaut, de garde à la batterie de brèche, un officier supérieur
lui dit qu'il "donnerait tout au monde pour savoir si la brèche est
praticable sur tous les points, attendu que s'il y avait des obstacles,
je les réduirais avant l'assaut... et que sous l'Empire, on aurait
trouvé un soldat d'une bravoure à toute épreuve pour se dévouer en
allant reconnaître les lieux." Frédéric se sent blessé dans sa
fierté de soldat, il réplique qu'il ira lui-même en éclaireur.
L'officier supérieur lui fait remarquer que son dévouement peut lui
coûter la vie et il vaut mieux qu'il désigne un brave soldat... Notre
héros réplique que "le plus brave de ses compagnons, c'est lui, car
il en est le capitaine". Et le lendemain, avant l'aube, il va
accomplir cette reconnaissance qui lui vaut une nouvelle blessure de
deux balles.
Deux heures plus
tard, cette double blessure ne l'empêche pas de monter le premier à
l'assaut, portant le drapeau qu'il plante sur la brèche, puis criant "Vive
le roi !",
"En avant !".
Son épaule gauche est atteinte par une balle, il tombe, les soldats
envahissent la ville. Malgré ses souffrances, il tient ferme le drapeau.
Soudain, une explosion jette la consternation dans les rangs, la troupe
démoralisée, amorce un mouvement de repli. La confusion est extrême, il
réunit ses forces, se relève, agite le drapeau criblé de balles, sur sa
tête et s'écrie avec énergie pour communiquer le feu sacré à ses
hommes : "En avant !
Abandonnerez-vous votre drapeau ?"
Un sursaut s'empare des soldats qui s'élancent à nouveau et emportent la
victoire.
Cinq jours après, le
18 octobre 1837, il est proposé par Louis d'Orléans, commandant la 1ère
Brigade de l'Armée Expéditionnaire, au grade d'Officier de la Légion
d'Honneur. Il sera promu le 11 novembre 1837. Le "mémoire" de
proposition pour ce grade précise : "Cet officier a été reconnaître
la brèche la veille de l'assaut et il a été atteint de deux balles. Le
jour de l'assaut, il a eu l'épaule fracassée en plantant un drapeau sur
la brèche."
Il est rapatrié en
France le 24 mars 1838. Le 3 août 1838, du château de Boisse à
Castelnau-Montratier, il écrit au ministre de la Guerre pour demander
l'autorisation de se marier avec Sidonie Hélène Filhol. Le mariage est
célébré le 17 septembre 1838 à Moissac, Tarn et Garonne. A la fin de sa
convalescence... et de sa lune de miel !
il est détaché au Dépôt de recrutement du Gard à Nîmes le 2 mai 1839. Il
y reste deux ans.
Dans un courrier daté
du 21 avril 1840, il parle de son épouse en ces termes :
"Celle qui a bien
voulu associer son existence à la mienne et devenir l'infirmière d'un
soldat criblé de blessures, qui exige des soins constants. Soins qu'on
ne peut trouver que chez une compagne et que tout autre vous accorderait
avec répugnance... la femme nous est de beaucoup supérieure sous le
rapport du dévouement."
Il demande par cette
lettre à être affecté plus près de sa famille. Le destinataire de cette
lettre, au Ministère de la Guerre, ajoute la note suivante :
"Faire effectuer
le plus tôt possible la mutation demandée par ce brave des braves."
Il rejoint le
recrutement du Lot le 15 avril 1841. Ses blessures ont donné lieu à
plusieurs opérations chirurgicales. Des esquilles restent dans le corps,
mais la cicatrisation est correcte et, le 9 décembre 1841, les médecins
le déclarent apte à un "service très actif et soutenu". Il est
probable qu'il a sollicité lui-même ces visites et contre-visites
médicales, car il utilise les termes de ces rapports pour demander le 19
janvier 1842, au ministre, son affectation "au commandement d'un
bataillon de tirailleurs indigènes qui va se former en Afrique".
Il s'embarque le 14
mai 1842 pour retrouver les zouaves, comme Chef de Bataillon. Il ne fait
pas bon être cheval et porter ce combattant intrépide. Il a son cheval
tué de deux balles sous lui, à l'oued el Fedda, le 19 septembre 1842
pendant un retour offensif à la tête de son bataillon. Un deuxième
cheval subira le même sort le 16 octobre 1842.
Toutes ses blessures
doivent laisser des traces et il est possible que le mental soit parfois
légèrement troublé. Un rapport d'inspection du 7 février 1845, mentionne
que "le Commandant de Gardarens de Boisse est à peu près étranger à
tous les règlements et à toutes les théories militaires, aussi son
commandement s'exerce-t-il au hasard..." Ce même document attire
l'attention sur la valeur, la bravoure de cet officier.
Fin 1849, il rentre
en France et se trouve "à Paris, colonel,
à la tête de son régiment au mois de décembre 1851".
Il est promu "Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur" le 8
janvier 1853. Dans une correspondance, il fait état d'"un secret bien
autrement lourd..." et il précise "qu'il est et restera ce qu'il
était le 27 septembre 1851", c'est-à-dire le loyal soldat toujours
prêt à verser le sang qui lui reste..."
Il part en Crimée de fin mars au 29 juillet 1854.
Une dépêche du maréchal commandant l'armée d'Orient, expédiée de
Gallipoli le 30 mai 1854 fait état d'une visite des hôpitaux de cette
ville. Au cours de cette tournée, il a été constaté que les blessures du
colonel de Gardarens de Boisse se sont rouvertes. Il a voulu rester au
camp, avec son régiment, malgré ses souffrances... Il est nécessaire que
ce brave officier rentre en France, mais c'est le condamner à en mourir
de chagrin, à moins qu'on ne le rappelle en le nommant général de
brigade.
Fac-similé d'un
extrait de lettre de Frédéric, Edouard.
Il est affecté à Nîmes en septembre de la même année.
Le rapport d'inspection de cette période précise : "Soldat d'une
valeur chevaleresque à la guerre, il est aujourd'hui un excellent
colonel qui, rompu aux détails, donne à toutes les branches du service
une direction bien entendue. Son expérience du commandement lui a fait
surmonter quelques excentricités de caractère trop bouillant. Son
passage au 6e régiment de Ligne laissera des traces durables,
il y a ravivé l'esprit militaire et ramené dans la bonne voie quelques
officiers égarés. Sa carrière n'est pas bornée au grade qu'il occupe
actuellement."
En août 1856, un
chirurgien-chef est appelé auprès de notre général. Il constate que la
plaie de l'épaule est ouverte et que des morceaux d'os s'en échappent
parfois provoquant des crises de fièvre. Pour dissiper ces douleurs
intenses, et à l'insu du médecin traitant, le général a absorbé du
laudanum à très forte dose (4 à 5 grammes par jour), d'où l'apparition
de fortes douleurs gastrites et une affection cérébrale vive et
profonde. Après traitement, l'estomac est guéri, mais il règne un grave
désordre dans les facultés intellectuelles du général. Il éprouve des
hallucinations fréquentes.
Le rapport demande sa mise en disponibilité pour au moins six mois. Le
24 septembre 1856, un courrier précise que le général est "gardé à
vue dans sa maison... Il ne peut rien faire de grave, mais il ne faut
pas se dissuader qu'il est fou... les plantons entendent le général
crier et déraisonner quand ses crises le prennent".
Il sera mis en disponibilité le 3 octobre 1856 et autorisé à résider à
Moissac (lieu de naissance de son épouse). La décision de mise en
disponibilité sera révoquée et, après expiration de son congé de
convalescence, il rejoindra sa nouvelle affectation à Albi le 29 mars
1857. Il commande la subdivision du Tarn de l'armée de Terre.
Cependant, par courrier arrivé au Cabinet de l'Empereur Napoléon III, le
9 octobre 1858, son épouse demande le maintien de la solde de son mari
qui va être mis en disponibilité.
Il décède à Albi le 15 janvier 1859 "après une crise courte, mais
très douloureuse de la maladie dont il était atteint depuis longtemps".
©
Centre d'Etude, de Recherche et
d'Edition de Marestaing
Sources.
Manuscrits d'Alexandre Fourment, curé de Marestaing de 1843 à 1886.
Marestaing-Ancienne Commanderie des Templiers, Jean Castan 2005.
Archives Départementales du Pas-de-Calais.
Archives municipales de Moissac.
Archives militaires.
Archives de la Marine.
Base de la Légion d'Honneur "Leonore".
Archives départementales du Lot.
Le château de Boisse à Castelnau-Montratier (Lot)
berceau de la famille de Gardarens de Boisse.
La maison de "Robineau" à Louberville
(ancienne commune rattachée en 1823 à Marestaing)
où vécut Frédéric de Gardarens de Boisse
Sur cette photo on voit l'une des deux tours-pigeonniers, aujourd'hui
disparues.
Renvois
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En 1984, lorsque j'ai
commencé les recherches sur l'histoire du village de Marestaing,
plusieurs personnes m'ont confié des documents anciens. C'est ainsi
qu'en 1987, j'ai reçu un extrait de contrat de mariage et d'une vente
d'un immeuble rue de la Pomme à Toulouse concernant les parents d'un
maire de Marestaing, de Gardarens de Boisse. Ces documents m'ont permis
de découvrir l'origine de cette famille qui se trouve à
Castelnau-Montratier (Lot).
J'ai pris contact avec le maire de cette ville. Il m'a confié une étude
en recherche de propriété pour une chapelle funéraire de la famille de
Gardarens de Boisse, utilisée comme Monument aux Morts de la guerre de
1914-1918, détruite par la tempête de novembre 1982.
Grâce à ce document
précieux, établi par Pierre-Gaston Linon, docteur en droit, j'ai découvert
que notre ancien maire de Marestaing avait eu un fils, Frédéric Édouard, né
à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais).
J'ai donc entrepris des
recherches pour mieux connaître la vie de Joseph, Catherine, mais aussi de
ses frères Jean-Pierre et François, Laurent. Sans oublier son fils Frédéric,
Édouard.
Je remercie bien vivement
tous ceux qui m'ont aidé dans ces recherches difficiles par les variations
dans l'orthographe des noms et prénoms. En particulier :
Mademoiselle Beth qui m'a mis en relation avec madame Richard,
Madame Richard qui a patiemment dépouillé les dossiers militaires,
Les Archives Départementales du Pas-de-Calais,
L'association Généalogique du Pas-de-Calais,
Monsieur le maire de Castelnau-Montratier,
La mairie de Saint-Omer,
Madame Paule Castan qui a effectué les recherches aux archives de
l'Etat-Civil de Paris,
Monsieur Pierre Arnalot qui a effectué les recherches aux Archives de la
Haute-Garonne,
Mon épouse Annie Castan qui m'a secondé dans ces travaux.
Jean Castan - novembre 2011
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